Les Tirailleurs dans les Ardennes

Dès le XVI^e siècle, les premiers navigateurs européens qui abordent les côtes de l'ouest de l'Afrique recrutent des auxiliaires indigènes, c'est-à-dire nés sur le territoire. Au XVIII^e siècle, la France embauche d'anciens esclaves noirs pour assurer la sécurité de ses navires qui commercent avec l'Afrique.
Apres la marine qui forme des pilotes, les troupes de marine enrôlent des cavaliers, des fantassins et des artilleurs. Pour consolider la suppression de l'esclavage intervenue en 1848, le rachat de captifs permet également de recruter ces  premiers tirailleurs auxquels Louis Faidherbe, gouverneur général de l'Afrique Occidentale Française, propose en 1857 de donner un statut officiel. Il s'agit, aussi, de pallier le manque d'effectifs venus de la métropole face aux besoins générés par la colonisation.

Général Faidherbe

Napoléon III signe le décret le 21 juillet dans la ville de Plombieres-les-Bains ; le corps des Tirailleurs Sénégalais est créé. Constitué d'abord d'un seul bataillon puis d'un second en 1880, il devient le 1^er Régiment de Tirailleurs Sénégalais en 1884. Une compagnie d'artillerie est formée en 1881.

Les  tirailleurs   dits   "sénégalais"   n'étaient  pas   tous   originaires   du   Sénégal. Ils provenaient de l'ensemble de l'Afrique sub-saharienne.Les tirailleurs vont faire office de police dans les possessions africaines. 
Ils participent notamment à la pacification des nouveaux territoires et à la répression de révoltes.
La valeur des troupes issues des colonies est vite reconnue. L'armée coloniale a toujours été le creuset où se sont formés les grands chefs militaires : Joffre, Gallieni, Marchand, Gouraud ou encore le général Mangin, qui préconisera même l'utilisation massive des troupes coloniales dans son ouvrage. La Force Noire (1910).

Avec le déclenchement de la 1^ère Guerre Mondiale, le corps des Tirailleurs Sénégalais va se déployer en métropole pour renforcer les troupes ; environ 200 000 tirailleurs seront recrutés. 30 000 d'entre eux laisseront leur vie sur les champs de bataille européens (à Verdun, sur la Somme ou encore aux Dardanelles...).  
Dans les Ardennes, c'est surtout lors de l'offensive finale d'octobre-novembre 1918 que vont intervenir les tirailleurs. Ainsi, à partir de Reims, le 1^er octobre 1918, les 5^e et 28^e BTS ainsi que les 29^e, 61^e, 62^e et 64^e BTS ont combattu avec le corps d'armée colonial (21^e-22^e-23^e-24^e et 43^e RIC) pour enfoncer la Hunding Stellung sur la rivière Aisne, dans le sud du département. Le moulin d'Herpy est le centre de cette position fortement fortifiée. On peut retrouver aujourd'hui, dans le cimetière de Rethel, certains noms de ces combattants.

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Tirailleur sénégalais

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